Biologique et respectueux de l'environnement

Les agriculteurs biologiques sont des agriculteurs du climat!

La ferme Sajima fait paître son bétail sur des pâturages certifiés biologiques. Pourquoi est-il important pour moi de cultiver mes terres en suivant des pratiques biologiques ? Dans la lutte contre le changement climatique, les efforts visant à renforcer les ressources naturelles, à favoriser l'autosuffisance des communautés locales et à améliorer la résilience face aux situations extrêmes et inattendues sont essentiels. Longtemps associées à la protection de l'environnement, les pratiques mises en œuvre dans les exploitations biologiques du Vermont répondent précisément à ces objectifs. Ces pratiques se situent du bon côté de l'échelle, contribuent à la vitalité et à la résilience des systèmes naturels, ancrent les économies locales et peuvent même atténuer l'impact des phénomènes météorologiques extrêmes.

Si les agriculteurs biologiques sont surtout connus pour ce qu'ils ne font pas, à savoir polluer les voies respiratoires, les cours d'eau et les sols avec des engrais et des pesticides toxiques, nous nous investissons tout autant dans ce travail pour la manière dont nos pratiques renforcent activement les systèmes naturels. En d'autres termes, si nos pratiques s'abstiennent des mauvaises choses, elles contribuent également aux bonnes. 

Bien que les pratiques biologiques contribuent à la réduction du changement climatique de très nombreuses façons, je souhaite attirer votre attention sur cinq d'entre elles - vous remarquerez que certaines d'entre elles ne visent pas seulement à réduire le changement climatique, mais aussi à renforcer la résilience à celui-ci :

  1. Les pratiques biologiques protègent les ressources naturelles. Plus nos ressources naturelles sont fortes, plus elles sont capables de prévenir, d'absorber et de reconfigurer les effets du changement climatique, comme un système de freins et de contrepoids, en s'adaptant à l'heureuse homéostasie de la Terre. Parce que nous avons renoncé aux produits pétrochimiques dangereux pour l'environnement, nos voies respiratoires, nos cours d'eau et nos sols sont d'autant moins pollués. Notre flore et notre faune locales sont également beaucoup plus fortes. Mais les pratiques biologiques telles que les cultures de couverture (j'ai cultivé du sarrasin en couverture lors de la transition entre la forêt et le pâturage), la rotation des cultures et la lutte intégrée contre les parasites (le pâturage en rotation de mes moutons est un moyen clé de gérer les parasites sans produits chimiques) vont encore plus loin pour soutenir activement la qualité de l'air, de l'eau et du sol, ainsi que la la biodiversité. Tout est lié : plus les sols sont sains, plus les cours d'eau sont forts ; plus la biodiversité est forte, plus la qualité de l'air est bonne. En tant qu'agriculteurs biologiques du Vermont, notre objectif est d'alimenter ce cercle vertueux : renforcer nos ressources naturelles grâce à nos pratiques.

  2. Les sols issus de l'agriculture biologique rejettent moins de gaz à effet de serre. Un écosystème de sol sain et dynamique grouille de vie et de décomposition. Ce riche réseau alimentaire produit des éléments nutritifs facilement biodisponibles pour mon pâturage, ce qui réduit le besoin d'engrais externes - dont certains contribuent fortement à l'émission de gaz à effet de serre, tant au niveau de leur production que de leur application. Comme les exploitations biologiques s'abstiennent d'utiliser des engrais pétrochimiques, nous nous appuyons davantage sur les processus biologiques du sol que nos homologues conventionnels. C'est pourquoi nous investissons dans nos sols, qu'il s'agisse de minimiser le compactage du sol, d'appliquer des engrais verts, d'incorporer du bétail ou de maximiser la couverture du sol. Une grande partie de notre travail consiste à donner le meilleur de nous-mêmes à nos sols, sans oublier que plus le sol est sain, plus il a la capacité de séquestrer les gaz à effet de serre, mais nous y reviendrons plus tard.

  3. Les exploitations agricoles biologiques sont plus résistantes aux phénomènes météorologiques extrêmes. L'une des prévisions du changement climatique pour le Vermont est l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des fortes pluies. Les graves inondations survenues récemment dans le Vermont ont fait la une des journaux nationaux. Les mesures d'atténuation des inondations à la ferme sont plus cruciales que jamais, car plus une ferme est résistante aux inondations, plus elle sera en mesure de fournir de la nourriture à sa communauté lorsque les transports et les communications sont perturbés. Les mesures d'atténuation prises par une exploitation agricole réduiront également les risques de ruissellement et d'érosion, ce qui aidera nos cours d'eau lorsqu'ils sont sollicités. Nos pratiques biologiques, qui stimulent les sols, encouragent la biodiversité et sont respectueuses de l'eau, nous permettent d'être mieux équipés pour relever les défis posés par les phénomènes météorologiques extrêmes.

  4. Les sols issus de l'agriculture biologique stockent le carbone. Les pratiques biologiques énumérées ci-dessus améliorent toutes la composition chimique et la structure du sol, facilitant le type d'écosystème de sol dynamique qui extrait le carbone et d'autres gaz à effet de serre de l'atmosphère. Ce processus, appelé séquestration, transforme les gaz à effet de serre dangereux en éléments nutritifs du sol, ce qui permet d'obtenir des sols encore plus sains, qui peuvent alors séquestrer davantage de gaz à effet de serre. La séquestration des sols est l'un des moyens les plus rentables de réduire les émissions de gaz à effet de serre et, partant, de ralentir le changement climatique. 

  5. Les exploitations agricoles biologiques sont bénéfiques pour les communautés. À l'ère de la mondialisation et de l'industrialisation, les exploitations biologiques du Vermont représentent quelque chose de différent : une composante essentielle des systèmes alimentaires, des communautés et des économies locales. Ces caractéristiques d'autosuffisance sont essentielles à la résilience climatique. 

La gestion de l'environnement est l'une des raisons pour lesquelles j'ai commencé à pratiquer l'agriculture biologique à la ferme Sajima. À l'heure du changement climatique et de ses conséquences, je m'engage plus que jamais à respecter les pratiques biologiques. Celles-ci constituent l'un de nos meilleurs alliés contre l'accélération des émissions de gaz à effet de serre, les phénomènes météorologiques extrêmes et la destruction des ressources naturelles. Si l'activité humaine est à l'origine de ce cercle vicieux par l'exploitation et l'abus des ressources naturelles, elle peut, et doit, être à l'origine des cycles vertueux correspondants qui rétabliront l'équilibre et préserveront cet endroit que nous appelons notre maison. L'agriculture biologique est l'un de ces cycles vertueux.